Les livres liturgiques
Les prières de l’Église sont constituées :
de “parties fixes”, c’est-à-dire qui restent les mêmes toute l’année,
et de “parties mobiles” qui changent selon le calendrier.
I. Les prières fixes du Livre des Heures
Ces parties fixes se trouvent dans le Livre des Heures (aussi appelé Horologion) pour le cycle journalier ; et dans le Liturgikon pour la Divine Liturgie.
A. Voici le cycle journalier présent dans le Livre des Heures :
1. Vêpres (vers 18h)
2. Complies (après le dîner)
3. Office de Minuit.
4. Matines ou orthros (en principe entre 3h et 7h du matin)
5. Prime (vers 7h)
6. Tierce (9h)
7. Sexte (12h)
8. None (15h)
À cela s’ajoute l’office des Typiques, destiné à remplacer la Divine Liturgie en l’absence de prêtre ou dans l’impossibilité de se déplacer à l’église.
Le cycle journalier commence par les Vêpres et se termine par None. En effet, la journée liturgique commence le soir (vers 18h). C’est ainsi que sont comptées les journées dans la Genèse : «Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le premier jour» (Gn. 1,5). C'est pourquoi la fête dominicale commence le samedi soir à Vêpres. De même, une fête qui tombe jeudi commencera le mercredi soir, etc.
II. Les prières mobiles
Les parties mobiles sont elles-mêmes divisées en plusieurs catégories :
A. Un cycle annuel :
Certaines fêtes ont une date fixe : elles sont toujours à la même date chaque année (comme Noël le 25 décembre, l’Annonciation le 25 mars, la Transfiguration le 6 août, la Dormition le 15 août, etc.). Pour ces dates, nous suivons le calendrier grégorien. Les hymnes de ces fêtes se trouvent dans les Ménées de chaque mois (un livre par mois de l’année).
D’autres parties dépendent des fêtes dont la date est mobile, en fonction de celle de Pâques. Pour ces dates, nous suivons le calendrier julien. Il s’agit donc de Pâques, et des autres dates qui en découlent : celles du Grand Carême, de l’Ascension, de la Pentecôte, etc. Ces prières se trouvent dans différents livres selon la période : le Triode pour les 10 semaines précédant Pâques (jusqu’au Samedi Saint) et le Pentecostaire pour la période allant de Pâques au dimanche après Pentecôte.
B. Un cycle hebdomadaire : le Paraclitique ou Octoèque.
En dehors de la période annuelle du Triode ou du Pentecostaire, nous utilisons des prières mobiles qui changent chaque semaine selon un cycle de 8 tons, tirées du Paraclitique (aussi appelé Octoèque).
Par ailleurs, en plus du changement de ton chaque semaine, chaque jour de la semaine est consacré à une commémoration :
Le dimanche : la Résurrection ;
Le lundi : les Anges ;
Le mardi : saint Jean le Baptiste ;
Le mercredi : la Croix et la Mère de Dieu (jour de jeûne) ;
Le jeudi : aux Apôtres et à saint Nicolas ;
Le vendredi : la Croix et la Mère de Dieu (jour de jeûne) ;
Le samedi : tous les saints et les défunts.
Le Paraclitique contient donc des hymnes qui varient selon le jour de la semaine et selon les cycles de 8 tons (un ton par semaine). Par exemple, les hymnes du lundi ne sont pas les mêmes que ceux du mardi. Et les hymnes du mardi en ton 1 ne sont pas les mêmes que ceux du mardi en ton 2, etc.
Le Paraclitique s’appelle aussi Octoèque, ce qui signifie en grec “Livres des huit tons”. Les huit tons sont divisés en quatre tons “authentiques” ou fondamentaux et quatre tons “plagaux”. Le terme “plagal” vient du grec et signifie “oblique”. Les tons plagaux 5, 6, 7 et 8 sont des modulations musicales des tons fondamentaux 1, 2, 3 et 4 : le ton 1 sert de base au ton 5, le ton 2 pour le ton 6, etc. Le ton 5 peut donc aussi être appelé “1er ton plagal”, etc.
III. Résumé des livres de prières
Pour résumer, nous avons besoin lors des offices de plusieurs livres :
A. Toute l’année :
pour les parties fixes des prières, nous avons besoin du Livre des Heures pour les Vêpres, les Matines et les Heures ou du Liturgikon pour la Divine Liturgie;
pour parties "mobiles" des prières liées aux fêtes ayant une date fixe (comme Noël), nous avons besoin des Ménées (un livre par mois).
B. Selon la période de l’année :
L’année se divise ensuite en trois grandes périodes :
Pendant la période du Grand Carême et de la Semaine Sainte (jusqu’au Samedi Saint), en plus du Livre des Heures, du Liturgikon et des Ménées, nous avons aussi besoin du Triode.
Pendant la période de Pâques jusqu’au dimanche après Pentecôte, en plus du Livre des Heures, du Liturgikon et des Ménées, nous avons aussi besoin du Pentecostaire.
Pendant le reste de l’année, en plus du Livre des Heures, du Liturgikon et des Ménées, nous avons aussi besoin du Paraclitique.
IV. Les lectures : l’Apôtre et l’Évangéliaire
Les lectures de l’Apôtre et du l’Évangile sont déterminées par un ensemble de facteurs : la place de ce dimanche par rapport à Pâques ou Pentecôte, mais aussi leur proximité avec une fête fixe des Ménées…
A. L’Apôtre
Les lectures de l’Apôtre se trouvent dans l’Apôtre. Mais l’Apôtre donne aussi d'autres informations précieuses pour le choeur. L'Apôtre indique, pour les huit tons de chaque dimanche :
le tropaire,
le kondakion,
le prokiménon (avant la lecture de l’Apôtre),
la péricope (soit lecture d’une épître, soit des Actes, selon la période),
l’alléluia (après la lecture de l’Apôtre et avant la lecture de l’Évangile),
le chant de communion (le verset psalmique chanté au moment de la communion du clergé).
Pour les grandes fêtes, il indique aussi l’isodikon (verset chanté lors de la petite entrée) et le mégalynaire (le chant à la Mère de Dieu).
Les lectures de l’Apôtre sont divisées en plusieurs cycles, à partir de la date mobile de Pâques et de Pentecôte. Mais il donne aussi des indications selon les dates fixes.
B. L’Évangéliaire
Les lectures de l’Évangile se trouvent dans l'Évangéliaire.
D’une manière générale, les règles déterminant les lectures peuvent varier d’une juridiction à l’autre. Il faut donc se fier au calendrier publié chaque année par la Métropole qui indiquera quelle lecture prendre dans ces deux livres.
V. Le Psautier
Des lectures du Psautier sont insérées dans trois offices du cycle journalier (en plus des Psaumes qui en forment les parties fixes) : Vêpres, Matines et Office de Minuit.
A. Les 20 cathismes du Psautier
Le Psautier est divisé en 20 parties appelées “cathismes” (mot grec signifiant que l’on peut s’asseoir pendant leur lecture). Le cathisme lu à tel office varie selon le jour de la semaine et la période de l’année (selon huit périodes différents). D’une manière générale, la répartition est faite de sorte que, lors du Grand Carême, le Psautier est lu en entier deux fois par semaine; et une seule fois par semaine pendant les autres périodes. Un tableau à la fin du Psautier indique la répartition des cathismes selon les offices, le jour et la période de l’année.