Les conciles oecuméniques
Présentation générale des sept Conciles oecuméniques :
Le premier concile oecuménique : Concile de Nicée I (325)
Convoqué par l’empereur saint Constantin le Grand. Réfutation de l’arianisme, hérésie qui niait la divinité de Jésus Christ. Affirmation de consubstantialité du Fils et du Père. Rédaction de la profession de foi appelée “Symbole de Nicée”. Le concile fixe également la fête de Pâques : selon le calendrier julien, le 1er dimanche après la fête juive de Pessa’h (c’est-à-dire après la première pleine lune de printemps). Ediction de 20 canons.
Approfondir le premier concile oecuménique (à télécharger) : le Concile de Nicée I
À télécharger : Les témoignages scripturaires de la divinité du Christ
Le second concile oecuménique : Concile de Constantinople I (380-381)
Convoqué par l'empereur Théodose Ier. Confirmation du concile de Nicée I et de sa condamnation de l’arianisme. Réfutation de l’hérésie de Macédonius et des “pneumatomaques” qui niaient la divinité du Saint-Esprit. Le concile est présidé un moment par saint Grégoire de Nazianze. La profession de foi de Nicée est complétée pour devenir le “Symbole de Nicée-Constantinople” : c’est le credo que nous récitions à chaque Divine Liturgie. Ediction de 6 canons, dans lesquels notamment Constantinople est proclamée la “Nouvelle Rome”.
À télécharger : Le Concile de Constantinople I
À télécharger : Les témoignages scripturaires de la divinité du Saint Esprit
Le troisième concile oecuménique : Concile d’Ephèse (431).
Convoqué par l'empereur Théodose II. Condamnation du nestorianisme, hérésie professée par Nestorius, patriarche de Constantinople, qui séparait la personne divine et humaine du Christ. Nestorius affirmait ainsi que Marie devait être appelée Mère du Christ et non Mère de Dieu. Saint Cyrille d’Alexandrie présida le concile, qui conclut que la Toute-Sainte est justement appelée Théotokos, Mère de Dieu. Édiction de 8 canons.
Le quatrième concile oecuménique : Concile de Chalcédoine (451) :
Convoqué par l'empereur Marcien. Condamnation du monophysisme, selon lequel la nature divine du Christ aurait comme absorbé sa nature humaine. Le concile affirme au contraire que le Christ a deux natures, humaine et divine (“consubstantiel au Père selon la divinité et consubstantiel à nous selon l’humanité”) en une seule personne (ou hypostase). Ediction de 30 canons.
Le cinquième concile oecuménique : Concile de Constantinople II (553)
Convoqué par l’empereur Justinien. Condamnation des “Trois chapitres”, c’est-à-dire de trois évêques de l’école d’Antioche, soupçonnés de nestorianisme : Théodore de Mopsueste, Théodoret de Cyr, Ibas d’Edesse. Condamnation d’Origène.
Le sixième concile oecuménique : Concile de Constantinople III (680-681) :
Convoqué par l’empereur Justinien II. Condamnation du monothélisme, hérésie professée par Serge, patriarche de Constantinople et par le pape Honorius, selon laquelle le Christ n’avait qu’une seule volonté. Le concile confirma que le Christ a deux volontés, divine (identique au Père) et humaine, comme l’avait confessé saint Maxime le Confesseur. Ediction de 102 canons lors du Concile in trullo en 691.
Le septième concile oecuménique : concile de Nicée II (787) :
Convoqué par l’impératrice Irène. Condamnation de l’iconoclasme, qui interdisait et détruisait les saintes icônes. Le concile confirme le bien fondé de la vénération des icônes et des reliques. Confirmation des 6 conciles précédents. Ediction de 22 canons.
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Combien de conciles oecuméniques ?
Les Églises divergent sur les conciles reconnus :
• L’Eglise orthodoxe se définit comme l'Église des 7 conciles oecuméniques ;
• l'Église catholique reconnaît 21 conciles oecuméniques ou “généraux” : l’Eglise orthodoxe ne reconnaît pas les conciles occidentaux qui ont eu lieu après le schisme de 1054 et donc sans la présence des évêques orthodoxes, elle ne reconnaît pas non plus les dogmes catholiques qui ont été proclamés lors de ces conciles occidentaux ;
• les Églises coptes ne reconnaissent que les trois premiers conciles mais, pour certains auteurs, à cause de divergences dans la terminologie plutôt que de divergence dans la foi.
Qu’est-ce qu’un concile oecuménique ?
Concile vient du latin concilium, assemblée (l’équivalent d’origine grec est synode). Oecuménique vient du grec oikouménè (οἰϰουμένη), qui désigne l’ensemble de la terre habitée. On nomme œcuménique le concile auquel tous les évêques de la chrétienté sont censés avoir été invités.
Que faisait-on lors des conciles ?
Les conciles n’inventent pas de dogmes. L’Eglise transmet ce que le Christ a révélé aux Apôtres. Mais face à des incompréhensions, face à des hérésies qui déformaient le visage de Dieu, l’Eglise a précisé sa foi lors des grands conciles oecuméniques. Les conciles réglaient d’abord les questions de foi ; puis ils édictaient des règles précises, appelées “canons” permettant l’application pratique de la foi à la vie de l’Eglise.
Qui convoquait les conciles oecuméniques ?
Les conciles oecuméniques ont tous été convoqués par un empereur ou une impératrice, qui invitait par écrit les patriarches. (Aucun pape n’a présidé un concile oecuménique.)
Le concile de Nicée 1 a-t-il été le premier concile ?
C’est le premier concile dit oecuménique, mais ce n’est pas le premier concile.
Le premier concile est celui de Jérusalem, tenu par les saints Apôtres et relaté dans les Actes des Apôtres (chapitre 15) au milieu du Ier siècle. Ce concile a statué sur la question de savoir s’il fallait imposer le respect des lois mosaïques (dont la circoncision) aux païens convertis.
D’autres conciles ont été tenus, malgré la difficulté de tenir des assemblées sous la persécution romaine : au IIe siècle en Asie vers 175 pour examiner et condamner la doctrine montaniste, vers 190 à Rome à propos de la date de Pâques, sur le montanisme ; au IIIe siècle leur nombre augmente : des conciles se tiennent à Rome et à Carthage, notamment sur les novations et les lapsi, à Narbonne, à Antioche (condamnation de l’hérésie de Paul de Samosate) ; au IVe siècle à Alexandrie, à Elvire en Espagne, à Rome, à Arles, à Ancyre, à Néo-Césarée… Mais il s’agit de conciles régionaux. Ces conciles montrent que l’Eglise a toujours convoquer des conciles quand elle était confrontée à un problème à régler.